Des agriculteurs de la FDSEA se sont mobilisés ce vendredi après-midi devant ma permanence, pour appeler à soutenir la loi Duplomb visant “lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur”

J’ai souhaité leur rappeler que les écologistes ont toujours défendu les agriculteurs. Ce texte prétend répondre à la crise agricole mais ne fait que valider un modèle qui met en réalité en danger ceux-là mêmes qu’il prétend défendre. 

En effet, ce texte ne protège ni l’agriculture, ni l’environnement, ni la santé. Au lieu de « libérer les agriculteurs des contraintes », il enferme notre agriculture dans la dépendance aux pesticides, des coûts de production toujours plus élevés, et des techniques qui nous éloignent des solutions fondées sur le vivant et les écosystèmes. Il ne répond en rien aux enjeux de revenu, de lutte contre la concurrence déloyale, de maintien de l’élevage, de résilience face au changement climatique. Pire : il organise une liquidation du modèle français de protection de la santé, de l’eau, de la biodiversité et de l’indépendance de l’expertise scientifique. Les intérêts de l’agrochimie et des grands groupes y sont servis, aux dépens du bien commun.

C’est une véritable bombe à retardement pour la santé publique et la biodiversité. Alors que les populations de pollinisateurs s’effondrent de 80 %, il menace directement les cultures qui en dépendent. Le retour des néonicotinoïdes, soutenu par les groupes EPR, DR, Horizons, UDR et RN contre l’avis de 83% des Français, représente aussi un danger pour la santé humaine, notamment des enfants, avec des substances neurotoxiques comme l’acétamipride.

Le FDSEA a déployé cette après-midi une banderole sur ma permanence pour rappeler que “l’environnement ne s’arrête pas aux frontières et qu’il faut produire localement”. Je partage cet objectif : les écologistes ont toujours défendu une production et consommation locale et se sont opposés aux traités de libre échange qui ruinent notre production agricole. Les mêmes politiques sont menées depuis 40 ans et la situation des agriculteurs n’en finit pas de s’aggraver. Peut-être est-il temps de changer enfin de modèle.

Les difficultés de la profession agricole sont bien réelles, mais ce n’est pas avec ces renoncements que nous  pourrons les résoudre. Nous devons au contraire tout mettre en place pour aller vers un modèle durable, vertueux pour le monde agricole et pour l’environnement. 

Le groupe Écologiste et Social a fait adopter une proposition de loi visant à garantir un revenu digne aux agriculteurs et à accompagner la transition agricole il a publié une feuille de route pour mener cette transition juste dans le monde agricole.