En prétendant défendre le pouvoir d’achat, le gouvernement relance l’importation de gaz de schiste et retient TotalEnergies pour construire un nouveau terminal méthanier flottant au Havre. Un cadeau sans conditions, ni sociale ni environnementale, à la multinationale la plus polluante de France, qui profite au passage d’une exonération d’évaluation environnementale et de consultation publique pour mener ce projet.
Total a profité de l’inflation et de la crise et a vu son bénéfice doubler cette année. Pourtant, elle n’a payé aucun impôt en France en 2020 et 2021.
L’exécutif tente de justifier cette récompense à Total comme une nécessité pour la “sécurisation de l’approvisionnement en énergie de cet hiver”. Un argument erroné puisque le terminal ne sera pas opérationnel avant 2023-2024.
Pour Sandra Regol “relancer l’importation de gaz ne garantit en rien notre souveraineté énergétique, bien au contraire, on passe d’une dépendance à une autre en s’approvisionnant en grande partie avec le gaz de schiste américain, extrêmement polluant. En réalité, le gouvernement instrumentalise la crise pour relancer l’industrie fossile qui en profite déjà largement”.
La France est le seul pays à la traîne sur les renouvelables en Europe, et la population le paye au prix fort : la moitié du parc nucléaire, du fait de la vétusté ou de la canicule, est à l’arrêt et les énergies fossiles dont l’exploitation est climaticide, coûteront des milliards supplémentaires en compensation pour la santé et en réparation par des politiques de résilience. La France est dépendante énergétiquement et fait payer à ses concitoyens l’addition salée qui en découle.
Bien loin des déclarations de la Première ministre qui voulait faire de la France la « première grande nation à sortir des énergies fossiles”, cette relance de l’importation du gaz de schiste est surtout une bombe à retardement climatique. C’est l’une des énergies fossiles les plus sales à l’international, obtenue grâce à la fracturation hydraulique, méthode extrêmement polluante et interdite en France.
La nouvelle mandature d’Emmanuel Macron commence donc par ce cadeau aux exploitants fossiles, masqué sous une prétendue défense du pouvoir d’achat. Une politique de court terme, au mépris des finances publiques et de la justice climatique.