Aujourd’hui, Robert Badinter entre au Panthéon. Sa vie durant, il s’est battu pour la justice, les libertés et la dignité humaine.
Il fut un des porte-voix du combat contre l’antisémitisme, lui qui adolescent, a vu son père être déporté et mourir, parce que juif.
Avocat puis Garde des Sceaux, il s’est engagé avec ferveur dans la défense des droits des personnes condamnées et pour la réinsertion : pour lui, la santé d’une démocratie se mesurait à l’état de ses prisons.
En 1981, il porta la loi abolissant la peine de mort pour, selon ses mots, que la justice ne tue plus en France.
Un an plus tard, il dépénalisa l’homosexualité abolissant une règle du régime de Vichy.
En ce jour symbolique où la France lui rend hommage, nous apprenons que sa tombe a été profanée.
Il n’y a que peu de doute pour affirmer que cet acte lâche soit le fait de l’extrême droite qui s’est toujours opposée à l’abolition de la peine de mort et à l’engagement de Robert Badinter. Cela nous montre la nécessité de s’assurer que ses combats et ses victoires perdurent.
Désormais, c’est à la survivance des valeurs et des principes auxquels il croyait que nous devons veiller : le droit à la dignité, la nécessité de l’égalité, l’impératif de la liberté et l’exigence de la démocratie.
Aujourd’hui, l’héritage qu’il nous lègue est plus que jamais menacé. Nos libertés publiques s’étiolent, les droits des minorités sont constamment remis en cause et la prison est devenue un maillon du banditisme plutôt qu’un lieu qui répare et protège la société.
Robert Badinter fait désormais partie de notre histoire collective. Nous sommes les dépositaires de son héritage. Soyons-en les gardien·nes vigilant·es.