Sandra Regol

À Strasbourg

Maison d’arrêt de Strasbourg : 700 détenus pour 432 places

Prison
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À la maison d’arrêt de Strasbourg, il y a actuellement près de 700 détenus pour 432 places.

C’est la double peine, comment la prison peut-elle jouer son rôle dans ces conditions ? Vendredi dernier, j’ai exercé mon droit de visite des lieux de privation de liberté.

La surpopulation est une réalité partout en France.
➡️ Avec 159% d’occupation, Strasbourg est au-dessus des 123% de la moyenne nationale. Même si, contrairement à d’autres prisons, les détenus ne dorment pas par terre, ils sont parfois jusqu’à 5 par cellule.

Le financement et les dotations en personnels sont prévues pour 400 détenus, pas pour 700. Alors forcément, il y a des manques partout : dans les postes administratifs, sanitaires, etc.

Le personnel médical subit une carence dans les services de soins et les délais s’allongent pour obtenir des rdv. Les visites médicales de spécialistes nécessitent des sorties qui sont difficilement possibles alors que les risques de décès sont multipliés par dix suite à la détention.

Plusieurs dispositifs sont mis en place pour aider à la réinsertion après la peine.
Comme des ateliers pour que les détenus puissent travailler et se former, mais depuis le Covid, l’administration a du mal à renouer des partenariats avec des entreprises.

Six enseignants assurent aussi des cours aux détenus, qui peuvent poursuivre leurs études ou apprendre le français, ce qui est indispensable pour l’accès au soin ou aux démarches administratives des 15% de détenus non-francophones.

➡️ Cette visite vient confirmer une situation que nous connaissons malheureusement déjà : le manque de moyens et la surpopulation carcérale sont un danger.

Les agents que nous avons rencontrés sont aussi confrontés à cette situation et au manque d’effectifs.

Le jour de notre visite mourrait Badinter, militant de la dignité humaine des détenus. La prison doit servir à protéger la société, pas à aggraver la délinquance. Pour y parvenir, il est temps de donner des moyens et des cadres légaux qui améliorent les alternatives, les conditions de détention et la réinsertion.

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